Dolly Krane est née au XXème siècle… sous un autre nom bien sûr, ses parents n’étant pas complètement absurdes et de toute façon son père ne s’appelait pas Monsieur Krane.
C’est assez naturellement à la suite d’un parcours de vie riche en émotions qu’elle décida un beau matin de prendre ce pseudonyme.
Mais avant cela…
Une enfance qui évolue au gré des déménagements réguliers la conduit jusqu’en terminale littéraire où elle rentre à 16 ans. Elle aime les mots déjà à l’époque mais n’ose pas s’en servir gênée et impressionnée par un père qui écrit remarquablement… peur d’être jugée et de ne pas être à la hauteur, elle les met de côté.
Sa première activité professionnelle se passe dans une galerie d’art sur la Côte d’Azur et lui laissera un merveilleux souvenir. Suivront quelques jobs dans le tourisme à Cannes entre festival du film, paillettes, palaces, Ferrari dans lesquelles on lui propose de faire des tours… mais elle, elle préférerait faire le tour du monde, et décide donc très vite de partir… Elle n’a jamais mis les pieds sur une planche à voile et pourtant elle décide sur un coup de tête de monter sur un voilier sur le point de larguer les amarres pour traverser l’Atlantique… Navigation, quarts de nuit, tempêtes, et magie de l’océan c’est un voyage initiatique qui commence entre ciel et mer, souvent démontée, pour enfin débarquer sous les tropiques. Arrivée aux Caraïbes elle se fait embaucher comme marin et navigue dans tout l’archipel du Nord au Sud. Dans ce Paradis, s’invite l’Enfer à deux reprises, la première lors d’un naufrage qui durera 24 heures seule à la dérive en pleine mer des Caraïbes à bord d’un petit zodiaque sans eau ni nourriture et ni portable bien sûr… elle s’en sortira récupérée miraculeusement par un chalutier guyanais. La deuxième lorsqu’elle est arrêtée par la Guardia Civil pendant les émeutes de 1989 au Vénézuela après avoir passé trois mois sur un archipel d’ îles désertes.
Lorsqu’elle « tombe » enceinte de son compagnon quelques mois plus tard elle décide qu’elle se « relèvera » en mèr(e) dans tous les sens du terme et passe sa grossesse, au grand dam de sa famille, dans la mer des Caraïbes, dans l’eau et sur les bateaux jusqu’au dernier jour. Quatre ans plus tard, c’est en famille qu’elle remonte sur un voilier pour traverser l’Atlantique de nouveau et rentrer en France. Cette 2ème traversée de l’Atlantique sous une météo exceptionnelle se fera sous le signe de la musique et des livres et lui laissera un magnifique souvenir d’apaisement et de partage.
Patricia Kell retrouve alors les mots en devenant comédienne, d’abord au théâtre sous la houlette de grands auteurs (Shakespeare, Molière, Racine, Tchekhov, Pinter, Cormann) puis sa carrière s’amplifie entre téléfilms et cinéma, c’est alors qu’elle est choisie par le réalisateur anglo-saxon multi-primé Neil Jordan pour tourner aux côtés de Nick Nolte dans « The Good Thief », ensuite « Ricky » de François Ozon, « Le Coursier » d’Hervé Renoh, etc… On la retrouve à l’écran dans de nombreuses séries – Une Femme d’honneur, L’instit, Sauveur Giordano (aux côtés de Pierre Arditi), Section de Recherches, Plus Belle La Vie, Commissaire Magellan, Le Juge est une Femme, etc… Elle revient au théâtre régulièrement et notamment ces dernières années dans deux très belles pièces contemporaines « La Femme Placard » de Chantal Alves Malignon et « La Plume de Maât » de Daniel Charlier…
Après avoir interprété les mots des autres pendant 20 ans au théâtre comme au cinéma, Patricia Kell décide un beau matin, sous le nom de Dolly Krane, d’exprimer ses mots de tête…absurdes, légers, ironiques, décalés… sur des créations de cartes vintage encadrées. Une pensée envoyée à chacun comme une bouteille à la mer, à une époque où l’on n’écrit plus ni ne reçoit plus de cartes postales…